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Message Publié : Dim 08 Oct 2006 22:11:59    Sujet du message :
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4 Étoiles du Temps

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Âge : 39
Localisation : Quelque par au milieu de nulle part

Voilà c'est corrigé merci Bigou ! ;)

CHAPITRE 14

Ca y’est, M. Gael est arrivé dans un endroit qu’il a toujours redouté : la cantine.
En la voyant, il est dur de trouver meilleure représentation par rapport à ce qu'on y mange. De la mousse verdâtre recouvre le plafond. Un sol gris, collant, brillant et parsemé de nombreuses fissures accompagnées de profondes crevasses recouvertes de grilles rouillées. Partout autour, des tables et des chaises renversées. De grosses coulures de graisses séchées recouvrent les murs blancs et carrelés donnant l’impression que tout l'endroit se met à fondre.
Mr Gael marche. Chaque pas se précède d’un bruit de décollement de semelle dût au sol graisseux.
La radio grésille.
Sans prendre le temps de réagir, M. Gael se retrouve entouré d'une bande de monstres à placenta tombés du plafond mais encore maintenu par leurs cordons ombilicaux. Au milieu de tout ça, la seule solution qui s'impose, c'est la fuite.
Des mains émergent des sacs roses luisant et tentent de l'agripper. M. Gael slalome tant bien que mal entre ces choses oscillant de tous les côtés. L'une d'entre elle attrape sa cravate et tire. M. Gael la retient évitant l'étranglement. Son autre main, pour la peine, se dirige vers le nœud et le dénoue avec pas mal de difficulté. Il la laisse ensuite et s'enfuie tout en voyant sa cravate se faire aspirer par la créature comme un vulgaire spaghetti.
Il voit une porte. Il l'empreinte.
Un bureau ? Quel bien énorme contraste par rapport à la cantine ! Aucune trace de graisse ni fissure, un lieu curieusement propre et bien rangé. Mais le plus flagrant dans cet endroit, c'est la jeune fille assise sur le bureau.
Son regard se porte vers M. Gael, un sourire se dessine sur son visage.
C'est la gamine du banc.
M. Gael l'interroge:
- Que fais-tu là ?
- J'ai suivi ton conseil : je suis venue avec toi..
- Co... comment ça "venue avec moi?" J't'ai même pas vu. T'étais cachée où?
La jeune fille, la main sur la bouche, libère un petit rire.
- Peu importe, je suis là.
Elle se lève et marche vers M. Gael.
- Tu ne me prends pas dans tes bras ? J'ai traversé les enfers rien que pour te retrouver.
- Me retrouver ? Je croyais que tu me suivais.
- Ai-je dis ça ?
- Tu es venu avec moi, donc tu m'as suivi.
La jeune fille, éberluée, regarde un M. Gael se frottant les yeux.
- Laisse tomber, tu m'embrouilles.
Elle sourit.
- Comment t'appelles-tu ?
- Tu le sais déjà.
M. Gael réfléchit.
- Suzanne Alfing ?
- Bingo.
- Tu étudies ici alors.
- Plus du tout.
- Comment ça ?
Suzanne prend un air malicieux.
- Je n'en ai plus besoin.
Elle s'approche de nouveau vers M. Gael.
- Je suis tellement heureuse de te retrouver. Les ténèbres ne doivent pas être traversées.
Sa bouche effleure l'oreille de M. Gael et chuchote d'un ton chaleureux :
- Elles sont le mal. Elle brise les armures, ouvrent nos corps et se nourrissent de nos entrailles. Nos peurs sont leurs armes.
M. Gael ne sait plus où se mettre. Suzanne s'éloigne et use de sa douce voix :
- Viens avec moi. Viens dans mon refuge.
M. Gael reprend ses esprits.
- Je ne veux pas de refuge. Je veux juste trouver la porte de sortie.
- Il n'y a pas de sortie, juste des cachettes. Les démons détruisent les portes pour nous empêcher toutes échappatoires, mais peinent à nous retrouver quand on sait où se protéger.
Tu as fait tes preuves jusqu'à maintenant, mais maintenant il est trop tard, et ça tu le sais très bien. C'est pour ça que je t'ai appelé.
Elle sert M. Gael dans ses bras.
- Chez moi, nous serons mieux, viens.
- Et venir où fillette ? Sous ton lampadaire ?
- Ce n'est pas ce que tu crois, c'est la lumière de la paix. Notre paix.
- Super.
Un soupir s'échappe de Suzanne.
- Tu n'as jamais su voir les choses. Tu ne m'as jamais vu.
Elle se retourne, sa voix commence à trembler.
- Tu n'es qu'un aveugle. Un aveugle doublé d'un lâche.
M. Gael commence à s'énerver.
- Bon jeune fille, ça commence à bien faire. Je vais franchement te laisser parce que là, j'en ai ras le cul de tout ça, tu entends ? RAS LE CUL !
Suzanne se retourne brusquement, son regard a changé.
- Ras le cul ? Et bien je suis désolée, la merde dans laquelle tu t'es foutu est bien trop profonde pour que tu puisses t'en extirper. Tu te noies dedans, elle se loge dans ta gorge, elle emplit tes poumons et tu n'as ni gilet de sauvetage, ni bouée.
- Ca me fait une belle jambe.
Suzanne se calme un moment, baisse la tête et se tourne de nouveau. Sa voix est basse.
- Tu veux sortir d'ici pas vrai ?
- Plus qu'un peu jeune fille.
Elle désigne une porte.
- La voilà ta sortie, vas-y, prend là.
M. Gael s'y précipite et la referme derrière lui.
Suzanne est de nouveau seule, ses yeux sont noyés de larmes.
- L'enfer a une source, elle est ta destinée.

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Message Publié : Ven 24 Août 2007 12:50:14    Sujet du message :
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4 Étoiles du Temps

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CHAPITRE 15

Un néant, voilà ce qui se présente à M. Gael. Un magnifique néant blanc.
De toute façon, à quoi d'autre s'attendre quand un tel brouillard persiste.
Par contre, les crevasses s'acceptent plus difficilement. Surtout si celles-ci atteignent le stade de « gouffre sans fond ».
« Elle s’est foutu de ma gueule, y’a aucune issu. »
Il se retourne vers la porte et tente de l’ouvrir. La poignée lui reste en main. Le voilà coincé à l’extérieur.
M. Gael longe les bords du précipice en espérant trouver un passage. Il tombe sur un pont.
Il hésite : c’est risqué de s’aventurer sur un pont fait de deux maigres planches de bois. De sacrées planches d’ailleurs. Celles-ci sont d’une longueur plus qu’anormal. A se demander comment elles tiennent au-dessus du vide.
Il faut être fou pour traverser ça, M. Gael ne l’est pas assez. Il cherche donc un autre moyen de passer. Hélas, ses espérances s'effacent : Des murs épais l’empêchent d’aller plus loin. La solution des planches se révèle être la seule.
Ses pieds commencent à tâter le bois, c’est curieusement stable.
M. Gael s’y aventure alors, tout en essayant d’ignorer le vide. Ses jambes tremblent à chaque pas.
Le bois grinçant ne fait qu’accentuer son malaise. Il lutte pour ne pas s’évanouir.
Malgré la peur, il constate avec étonnement la rapidité avec laquelle il traverse. Le bord du précipice a totalement disparu.
M. Gael est là, au milieu de rien, posé sur ces longues planches dont le début et la fin semblent ne pas exister. Il resterait presque contemplatif face à un tel panorama, mais des bruits de craquements le ramènent à la raison. Les planches se fissurent. Ni une, ni deux, il court ou plutôt : marche vite.
Un rebord apparaît, il arrive au bout, le bois est de plus en plus faible. Un dernier effort, il pousse sur ses jambes et saute sur le bitume. Les planches s’écroulent derrière lui.
M. Gael souffle un moment et reprend sa route, quelque chose apparaît dans la brume : C'est un bâtiment. Il contourne l’immeuble et constate avec inquiétude que celle-ci est posée sur cette parcelle de terrain isolée au milieu du vide. M. Gael se sent comme un naufragé sur une île déserte.
Pas d’autre choix, il doit entrer. Devant la porte, un journal traîne au sol. La première page attire son attention :

Morte et défiguré.

Ce matin vers 8h20, Albert Timroy, retraité de 80 ans, trouve le corps d’une jeune fille dans une ruelle de Finney Street.
Selon la police, la victime a été poignardée d’une douzaine de coups de couteaux et son visage atrocement lacéré.
Aucune trace de violence sexuelle n’a été signalée. L’identité de la victime n’a pas encore été dévoilée...


Le reste du papier est déchiré. M. Gael lève la tête vers la porte. Il entre.


CHAPITRE 16

Ce couloir est bien sombre, mais néanmoins éclairé. Faiblement éclairé d’ailleurs.
Le parquet grince sous les pas de M. Gael. Sa main frôle des murs au papier peint vert, tout en rencontrant des portes numérotées.
Il y a quelqu’un au fond. Quelqu’un d’accroupi. Par prudence, M. Gael sort son poste : aucun bruit. Il avance donc tranquillement vers la personne.
C’est Enzo.
Il a maigri. Ses yeux vides sont couverts d'une ombre totalement opaque.
- Enzo ?
Il ne répond pas.
- T’es mort fiston ?
Il relève timidement la tête, mais pas assez pour croiser le regard de M. Gael.
- C’est vous ?... B’jour.
- Que fais-tu là ?
-J ’habite ici.
- Charmant endroit.
Enzo laisse s'échapper un soupir.
- Je hais ce taudis.
M. Gael observe Enzo. Des larmes naissent de ses orbites.
- Ca va pas p'tit gars ?
- J'vais très bien. F...foutez-moi la paix !
M. Gael se frotte le menton.
- Tu penses toujours à ta Samantha.
Un long silence s'en suivit. Enzo le rompt.
- Je n'ai pas agit comme il fallait... Je... je...
Ses mains se lèvent pour accueillir son visage humide. M. Gael s'assit à côté de lui. Son cœur commence à battre.
- L'amour petit, ça te détruit bien plus que ça ne te rend aveugle.
Il se tourne alors vers Enzo.
- Ne t'inflige pas un châtiment dont tu pourrais te passer.
Enzo se lève et marche vers une porte. Il l'ouvre et se tourne vers M. Gael.
- Je suis et resterai... mon propre châtiment.
Il referme aussitôt derrière lui.
M. Gael reste pensif un moment et se relève. Il se dirige vers une autre porte et entre. Le voilà dans un bar.
Jason l'attendait, il a sortit quatre bouteilles.
M. Gael s'assoit, Jason commence à lui parler:
- T'as pas l'air dans ton assiette, mon vieux.
- Je ne sais plus où donner de la tête.
Il commence à boire et prend ensuite la parole :
- Dis-donc, tu ne t'es jamais demandé à quoi ressemblerait ta vie si t'étais père de famille ?
- J'sais pas. L'idée ne m'a jamais effleuré. Pourquoi cette question ?
- Juste comme ça.
Jason sourit.
- La solitude est source de pas mal d'interrogations.
- Quand je vois toutes ces embrouilles dans les couples, je remercie le ciel de me l'avoir offerte cette solitude.
Il finit sa bière et regarde ensuite Jason.
- Moi je m’en fous, j’suis tout seul et pis c’est tout.
Le barman rit, pose ses mains sur le comptoir et rapproche sa tête vers M. Gael.
- Y’a un truc que j’ai appris dans la vie : ce n’est pas parce que tu dis qu’tu t’en fous, que c’est forcément le cas.
- Et où vois-tu ça ?
- Au nombre de fois qu'tu me l'as dis.
M. Gael se frotte une tempe. Jason prend une bouteille et la tend vers lui en souriant.
- A la tienne?
M. Gael prend sa bouteille.
- A la tienne.
Les deux amis trinquent et boivent.

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