• Bigou
3- Google n'est pas la seule société à tenter de sortir un OS à base de libre qui soit simple à utiliser, il suffit de regarder l'évolution de certaines distributions GNU/Linux et celle de certaines interfaces graphiques pour OS de type Unix.
Google est la première société à commercialiser son OS sans baser son marketing sur la présence d'un noyau Linux ou d'un sous-système libre (GNU ou BSD). D'un point de vue commercial, c'est un choix payant, Chrome reste un produit Google avant d'être un produit issu du libre, le consommateur connaît mieux Google que le reste. D'un point de vue éthique, ça ne pose pas vraiment de problème pour le projet Linux, Torvalds est au contraire tout à fait satisfait de la tournure des choses : les constructeurs se débrouillent pour se fixer une version du noyau, la stabiliser et l'inclure dans leur produit commercial ; pendant ce temps, le développement du noyau peut continuer à un rythme soutenu et bénéficier des patches provenant des constructeurs, c'est tout bénéfice.
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2- ChromeOS est une version commerciale et À CODE FERMÉ de ChromiumOS, version de développement qui, elle, est réellement OpenSource. (Tout comme le navigateur Chrome est une version commerciale et À CODE FERMÉ du navigateur OpenSource Chromium.) Ce qui fait de cette distribution GNU/Linux un OS plus que limite en matière de respect de la GPL.
Je suis très bien conscient de ça (j'utilise une distrib' Linux, hein 8D). Le nom de Chrome, c'est la marque, c'est ce que les gens connaissent ou vont connaître. S'ils ne veulent pas s'initier à une informatique complètement libre, je ne vais pas les forcer à s'intéresser à Chromium. Pour rappel, Google vend le concept de Chrome, inclut des bidules pas très transparents dedans, mais pour Google, c'est la voie du succès, quel intérêt sinon de se lancer dans ce projet ? Du moment que la continuité du développement de Chromium est assurée, j'ai peu de reproches à faire à Google. Si le manque de transparence menace d'une manière ou d'une autre la vie privée des gens, les autorités mettront (en tout cas, je l'espère) le nez dedans.
Après, cette crainte illustre l'éternel dilemme dans le logiciel libre : jusqu'où aller dans la compromission avec des sociétés afin de favoriser l'expansion du logiciel libre sans nuire aux idéaux qu'il incarne ? C'est une question complexe qui a une multitude de réponses, aucune réellement satisfaisante. De mon côté, j'ai un point de vue plutôt pragmatique. Je suis content que le mouvement d'intégration des logiciels libres s'accélère, cependant je tique quand je vois à quel point les constructeurs d'appareils Android s'emparent du système au point de le fermer complètement lors de la commercialisation. Les gens achètent, mais moi, ça ne me donne pas envie
(mais moi, je ne suis pas forcément la cible, monde de merde et tout et tout). Je sais que tu aimerais changer le monde, mais bon, je me dis que ça ne changera pas d'un coup, il va falloir accepter certains compromis pour que tout le monde adhère au concept de logiciel libre.