Attention : ce qui va suivre est un post très long, il ne concerne que la suite de la description du processus de fabrication actuel des planches, il est là parce qu'il fait suite au poste précédent et parce qu'il sera référencé dans le suivant.
Les gens ennuyés par mon style peuvent directement sauter.
Pour les autres, c'est un récit, illustré d'exemple du processus de MediumMan-isation.
Le développement d'un plage MediumMan 2 ? « Down the pipeline »
Après avoir parler longuement de la genèse de MediumMan, nous allons maintenant vous montrer à quoi ressemble la création d'une planche :
Au commencement est le délire
L'élément central de MediumMan c'est le délire, c'est une crise de fou-rire, survenue quand on déconne sur un sujet, mime le comportement stupide d'un personnage ou tombe sur un vieu gag qui peut aller très bien dans un contexte.
Parfois ce sont même juste de simple jeu de mot : Par exemple à peine j'ai commencé à travailler sur la séries, on a fais des jeux de mot sur les noms.
SpaceMan et
HuMan se sont imposés comme par évidence. (Pour spaceman le gag était téléphoné. Human il a fallu un peu plus pour trouver une idée : il est PAS un robot, donc (a.) il ne fait pas partie des 8 et (b.) il n'a ABSOLUMENT aucun pouvoir, ses seules capacité spéciales sont des capacités d'idiot absolut.)
Parfois, aussi c'est juste des idées en vrac : «
Boss 7 ? BBQ man. Brûle tout. Après arrive bouche d'incendie man. » Il fallait numéroter les boss, s'assurer d'avoir exactement 8 boss, tout en gardant les jeux de mots drôle, et donc, on a noté l'ordre, sans vraiment avoir d'idée (dans ce cas, ce fut traitre).
Pas de quoi enchanté qqn, surtout pas de quoi faire un scénario. Mais un collection de conneries qui pouvait être drôles.
Les idées commencent à être régulièrement notées dans un gros fichier top secret.
Parfois ce sont des idées complètement hors contextes :
«
NB.: mentionner une remarque que LaraCroft elle est chiantes et doit toujours utiliser des interrupteurs pas logiques »
Dans certaines circonstance, en relisant on voit des articulations qui se forment : «
Human : ... en tant qu'idiot absolut, il va s'auto-fragger de manière complètement débile : fait des claquette et tombe. => conséquence la scène doit se trouver au sommet d'une tour. => il faudra la placer suite à une séquence à la base qui va forcément finir avec un upercut ».
Ou au gré des idées en vrac, on finit par les assembler et les insérer dans le scénario.
Organisation de la
WarpZone (un peu obligatoire pour cause de décors s'y prétant par ce qu'ils contiennent déjà un secret dans le jeu original) suivit du gag
LaraCroft (parce qu'il implique une séquence complètement stupide d'interrupteurs et que la WarpZone accélère la manoeuvre) => Hop les « vracs » font partie de l'histoire.
Actuellement cette étape n'a quasiment plus eu lieu. En effet, le scénario est bouclé depuis longtemps (6 mois au moins). Les remaniements de ce fichier top secret concernent l'ajout de nouveaux gags pour étopher l'histoire ou rallonger certains passges (vous ne voudriez pas qu'on liquide le bosse final juste sur 2 planche non ?)
...Et oui, ô public qui a le courage de me lire jusqu'ici. Ca signifie que quelquepart, sur un disque dur, il existe un fichier qui contient les réponses à toutes tes questions, à toutes tes surprises de rebondissement et à toutes tes angoisse. Et toi tu es condamné à continuer d'attendre «
La Suite » avec impatience, alors que, quelqun quelque part connait déjà le suprennant, étrange et illogique mot de la gin. C'est frustrant, hein ?
Puis vint la planche, et la planche se sentit seule alors elle créa les gags. (Et inventa aussi le verbe, vraiment au passage).
Quand on a terminé une planche et qu'on attaque la suivante généralement on reprend le fichier top-secret. Généralement, les idées sont déjà coupée en épisode (en sous-histoires quasi-indépendantes) et en planches (idée qu'on doit mettre sur une seule planche).
La suite est un peu méli mélo, tout survenant parfois en même temps (souvent pas vraiment avec même des mois d'écart), mais on va synthétiquement tout décomposer :
Généralement dans les semaines qui précèdent la prochaine planche (ou batterie, parfois on fait ça en parallèle), on se retouve avec un paragraphe de scénario pas grand.
Parfois schématiquement un gag sous forme télégraphique («
avertissement; chef et mman ; interrompu ; stripteaseuse ; coupe l'envie ; bang quand-même « c'est rien de personnelle » » ), (trop) souvent juste un concept de gag sans le moindre scénario («
Bouche d'incendie arrive pour nettoyer le bordel de BBQ » [oui, et ils
font quoi ? ils dansent ensemble un bal musette ?], « Majordome Man énerve MMan avec ses discours, MMan le frag » [mais quels
discours ?! ] ). Très (trop) rarement, un dialogue et un quasi scénario ont finit par être déjà formé
Cette fois-ci il s'agira d'étoffer le scénario, là où avant c'était juste des délires noté en vrac, puis ordonné chronologiquement, ici il s'agit de trouver des délires calqués
DANS un scénario (et l'imagination c'est assez rebelle, elle n'aime pas qu'on la ferme dans un calque).
Par fois ca coule assez tout seul ça part par exemple d'une remarque méchante de mon frangin («AX : Pfff ! En plus ça fait deux mois qu'on a rien glandé » « YAK: -Ah tiens ça c'est une idée, il arrive en retard, la gueule de bois de la fête, et ça permet un commentaire décaler sur les 2 mois de retard. Et puis comme ça on peut mettre des commentaires sur la fête qui dégénère » « AX: - Note ça ! »)
Parfois c'est très pénible, c'est des vieux gags noté il y a plus d'une année et qui ne nous inspirent absolument plus rien du tout : BdI-Man refusait OBSTINEMENT de nous inspirer quelque chose. Finalement c'est suite à un repas avec des amis dont l'un nous fait tout un exposé sur comment AB1 Production a méchamment charcuté le dernier épisode de DragonBall, que brusquement m'est venue l'idée du combat de techniques astrales.
(Parfois c'est des trucs aussi cons que la lecture des listes de « 100 clichés immanquables dans les jeux de rôles » ou « 20 trucs auquelles vous pouvez reconnaitre un manga » qui nous donnes des idées à massacrer.)
(Parfois c'est des inside jokes, mais qui reste accessibles au public, comme certain tics verbaux ou expressions bizarres et eccentriques de mes amis, mais qui joue magnifiquement bien dans le scénario)
Lors de ce processus de rafinement du scénario, généralement, on crée un autre fichier top secret réservé a la planche celui-ci. Typiquement, il est chonologique (pas en vrac) et on y organise un pré-découpage schématique en case. Il consistes principalement en répliques écrites en petit-nègre simpliste, et en description télégraphique de la gestuelle (un peu à la manière d'un scénario d'opéra ou de théatre, mais un poile plus fourni) : «
Mman : { se retourne }. HuMan : {Hors-champ} MédimMan. »
Ce scénario textuel est absolument capital pour servir de guide-lines de la suite.
Et le délire, les gags, la planche et le scénario s'unir tous dans une immennse part... assemblée des actionnaires multicolores
A ce stade là l'histoire d'une planche est prête. La planche précédente vient d'être publiée ou est en instance de (dans le meilleur des cas) ou date d'1 an en arrière.
On passe au visuel :
On contrôle que les éléments graphiques soient tous disponnibles.
Parfois c'est le cas (HuMan fait partie de la deuxième vague de rippage que j'ai faite, juste après la chute d'avion de MusulMan).
Parfois c'est la catastrophe : On n'a toujours pas de décors pour l'anniversaire. Ou on a toujours pas de strip-teaseuse.
Dans ces cas, qqn, soit Dark, soit moi, selon qui est inspiré (mais parfois on est pas inspiré pendant très longtemps), se dévoue (pendant que l'autre l'encourage. Corollaire, quand Dark est loin je n'avance pas la BD même si ça ne dépend que de moi).
Le travail devient plus en plus minutieux au fil des planches.
A l'origine ça consistait juste à re-coloriser un sprite ou enlever une paire d'aile inutile.
Actuellement c'est des bricolages monstrueux :
D'abord vint de le décors de toutes pièces du vaisseau (
11,
12 et
13), record battu par la WarpZone (
20,
21), record re-battu par
l'appart' de Medium (72h d'affilée non stop, avec 4h de sommeil au milieu pour le Yak. Plus plusieurs nuit blanche avant pour trouver les éléments dans les WonderBoys) plus gros décors jamais réalisé consistant en d'innombrables petits morceaux individuels (la ou le quart du vaisseau est 1 décors de Sonic). Sans compter tous les décors intermédiare moins impressionnant mais nécessitant tout de même du boulot. (Les décors
Bouche d'incendie. Rien de bien méchant ? Multiplier ça par le nombre de décors différents, vous comprendrez...)
Même chose pour les sprites : Pour MusulMan (
5,
6,
8) dark a "
que" du rajouter un turban et une emeraude, raccourcir le ressort. Assembler avec la moto de MetalSlug (déjà découpée dans la ROM NeoGeo. Boulot facilité). Jusqu'à des monstres de montage : refaire toutes les mimiques pour
Majordome (il se devait d'avoir toute une gestuelle précieuse, mais on ne diposait que... de 4 sprites !) et pour la scène dans
l'appart («
être adossé paresseusement à un fauteuil» ne fait pas partie des positions de sprites couramment présents dans les jeu. Encore moins pour la Cheffe qui n'avait que... 2 sprites).
On ne parle même pas des sprites quasiment refait à zéro :
les stripteaseuses. (MonsterWorld IV utilise des sprites SuperDeformed. Les nanas avaient une (grosse) tête des mains, des jambes. Mais pas de trose. Or disons que, dans le cas d'une strip-teaseuse, c'est embêtant de ne pas avoir de poitrine. Et hop ! Heureusement que dans une anciennet époque j'ai fait pas mal de sprite-désign pour pas mal de projet (dont aucun n'a aboutis), et j'ai les compétence pour faire ça. (Deluxe Paint me manque !).)
Heureusment parfois aussi, c'est du pur recyclage de stock de sprites déjà vu, ainsi dans la planche de
BdI-Man, on décide qu'une des attaques astrales sera un détournement de
météorite, ce qui ouvre la voie à de l'humour méchant contre une pauvre météorite, par pur et simple prétexte de combler un vide scénaristique.
Tout ceci explosa en une fine pluie qui tomba sur le sol et fit pousser les arbres, les papillons, et les abeilles, créant ainsi au passage le premier cours d'éducation sexuelle.
On est toujours dans le visuel,
Progressivement le contrôle passe a DarkAx.
Ici viens une autre étape, tout aussi importante que le scénario textuel et qui à lui tout seul pourrait faire toute la particularité de MediumMan :
le plan visuel.
Alors que certains auteurs début, dessinent case après case et finissent parfois avec un nombre impaire de case comblant la dernière avec une signature ou un texte vite bâclé avec des couleurs douteuses, DarkAx prend son crayon, une feuille de papier, tracer des rectangle et commence a appliqué tout un art :
Le timing. Ou la finalisation du découpage en cases qui a déjà commencer à l'écriture du scénario textuel. Méticuleusement, on choisit quel action se trouvera sur la même ligne, ou la quel sera séparé d'une rupture à la ligne suivante profitant de ce mini-iatus du saut à la ligne comme d'un contre-point pour suspendre le flot du recit (Gardez ceci en tête, surtout en lisant
la prochaine planche !) (Et aussi gardez-le parce que j'adore ma phrase). Ca peut avoir l'aire complètement anodin mais c'est une touche qui donne un aspect professionnel à notre amateurie.
C'est aussi à cette étape que le dialogue peut être re-découpé pour donner plus de dynamisme. Et aussi l'étape critique pour assurer le découpage visuels de l'action, la chorégraphie.
Certains on tendance a complètement escamoter des bout d'action : un perso dit une connerie au bas de toute un case de discours, à la case suivante on voit un tas de cendre et les autres qui sont loin. (Typique Ax, aurait séparé la réplique coupable, du dialogue sur une case suivante, puis [s]
à la ligne[/s] une case ou tout le monde regarde le tas de cendre, puis enfin un 4e ou tout le monde s'en va. Même élision de la violence, mais rythmique différente. Le génie s'exprime).
Admirrez dans ce sens la décomposition de l'action dans la planche de la
WarpZone. Cette décompression du temps permet de souligner un moment dramatique ou juste éviter de surcharger une case.
Parfois avec effrois on constate qu'un gag joue magnifiquement bien décrit dans une phrase, mais n'est pas visualisable du tout : « SpaceMan est loin parce qu'il tourne le disque du même nom » C'est bien c'est très drôle.... Mais s'il est loin, MediumMan il parle à qui ? Et hop ! Retour à la case précédente et à la recherche d'idée de sprite.
C'est ainsi que naquit
la météorite, purement par accident pour combler un vide scénaristique. (Un autre. Décidément la météorite ce n'est que ça un bouche trou. Un pauvre trucs dont tout le monde s'en fout et se plaît de tourmenter juste pour passer le temps. Forcément de la réalité behind-zeu-scène finit par déteindre sur le scénario donnant à la météorite son rôle actuelle : dénigrée de tous rêve de rentrer chez elle, mais tous le monde l'abandonne, parfois aussi parce qu'elle en fait un peu trop...)
Ce scénario visuels visuels (storyboard) est la quintessence du label qualité MediumMan. Et la 2e référence vitale pour la suite.
On a quelques exemples conservés qu'on va tenter de scanner pour un hypothétique futur site web.
Final avec trompette du destin en arrière plan et Yak qui se tappe la tête contre les murs face a tant d'ineptie dans les titres. Vive le tribunal du jugement démocratique !!!
Ax allume MS-Paint. (Deçus, hein ? Aucune originalité dans le soft).
Il prend un canevas de cases blanches assembles les décors dans les canevas.
Place tous les sprites, faisant démonstrations de la même capacité artistique à maîtriser la disposition dans l'espace qu'il a déjà exercé dans le storyboard (c'est bien d'avoir un frangin artiste...),
crée au passage quelques accessoirs secondaire (gouttes, bouteille).
On allume OpenOffice.
On recopie le scénario textuel et on en isole les répliques. On ameillore le petit-nègre et Ax peste contre mon orthographe.
Retour à paint, les répliques sont importés dans l'outils texte. Les philactères sont tracés manuellement (on évite les plug-ins « bulles » façon PowerPoint). Les défauts des font sont corrigé à la mains par Ax (sisi. mode autiste activé).
Un montage final est fait.
On le reli d'abord nous, on le soumet parfois à un petit public cible d'amis très proche si des hésitations existent entre des versions (on a gardé des exemples).
Parfois, on constate qu'il faut remanier certain bout. Une bulle peut se déplacer, comme une version différente peut naître (les
noix de cocos du chargement sont née ainsi, inspirant aussi le level-up avant
les attaques astrales) obligeant à rétrograder aux étapes précédentes.
Alléluja.
La planche qui nous plaît repasse dans GIMP et est convertir dans un PNG acceptable puis essoré une dernière fois par ADV PNG d'AdvanceMame pour économiser quelque Ko avec une pensée pour les pauvres pocesseur de ligne analogique (on ne se moque pas de vous, au contraire : j'ai du supporter un modem 28.8 Kbaud de seconde main, avant de passer à l'ADSL).
Voilà la vie d'une planche. Prochain épisode, le pourquoi du comment de l'implication dans la controverse sur la qualité des planches.